Fête des mères, fête des pères : et les paranges ?
- Virginie Glory
- 27 mai
- 2 min de lecture
À l’approche des célébrations de la fête des mères et de la fête des pères, les vitrines se remplissent de fleurs, de messages tendres et de sourires. Mais derrière cette effusion de joie, il y a des silences. Des cœurs serrés. Des bras vides. Des parents dont l’enfant n’est plus là pour célébrer.
Ceux qu’on appelle les paranges.
« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis. »
— Victor Hugo

Qui sont les paranges ?
Le terme parange est né de la contraction des mots "parent" et "ange". Il désigne les mères et les pères qui ont perdu un enfant, que ce soit pendant la grossesse, à la naissance, dans l’enfance ou plus tard. Cette appellation, encore peu connue, porte une immense charge symbolique et affective. Elle permet de nommer une réalité douloureuse et souvent invisible : être parent d’un enfant qui n’est plus.
Être parange, c’est avoir un lien indestructible avec un être aimé, même s’il n’est plus physiquement présent. C’est porter en soi une histoire, une mémoire, une blessure. C’est être parent… autrement.
« Ils ont laissé leur absence comme un feu qui éclaire autrement. »
— Christian Bobin
Le deuil invisible
Pendant ces fêtes, les paranges peuvent se sentir oubliés, à part, ou déplacés.
Il n’y a pas de carte, pas de cadeau, pas de petit mot griffonné d'une main d’enfant. Pourtant, ils restent mères. Ils restent pères. Et leur amour n’a pas disparu avec la perte.
Le deuil périnatal ou la perte d’un enfant, à tout âge, reste encore socialement tabou, minimisé, tu. Beaucoup de parents vivent leur douleur dans le silence, car il est difficile d’en parler, et plus encore d’être entendu.
« Le lien n’est pas rompu. Il est seulement invisible. »
— Anonyme, souvent reprise dans les groupes de paranges
Une parenté du cœur
Les paranges forment parfois entre eux des liens uniques, puissants, faits de compréhension mutuelle et de soutien sincère. Ces liens, tissés dans la douleur et l’amour, ne reposent ni sur la biologie, ni sur le droit, mais sur une parenté symbolique profonde.
Dans cette communauté silencieuse, chacun devient le miroir de l’autre : un parent dont l’enfant est devenu une étoile, un souvenir, un souffle. Ces liens-là réparent. Ils donnent du sens. Ils rappellent que, même dans l’absence, la parentalité persiste.

Ne pas les oublier
En cette période de fête, pensons aux mères sans enfant à bercer, aux pères sans petit-déjeuner au lit, aux paranges pour qui cette journée est un rappel douloureux autant qu’un cri d’amour.
♥️ Offrons-leur un mot de reconnaissance, un geste de douceur, un espace de présence.
♥️ Rappelons qu’on peut être parent sans enfant dans les bras, mais avec un amour immense dans le cœur.
Pour les paranges qui me lisent
Je vois votre douleur. Je reconnais votre amour. Je vous souhaite une fête pleine de douceur, de lumière, d'amour. Vous êtes mères. Vous êtes pères. Et vous n'êtes pas oubliés.
Avec bienveillance et respect,
– Virginie Glory
Thérapeuthe, Lithothérapeuthe, Formatrice
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